Histoire

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mairie olivet 53 mayenne - le prieuré

Olivet et Laval liées par l'histoire

L’origine d’Olivet remonterait à la fin du IXème siècle après la construction du château de Laval et viendrait du défrichement de la forêt de Concise. Vers la même époque, on construisit dans les marches de Bretagne un grand nombre de châteaux dont celui d’Olivet détruit par les Anglais en 1428. Notre commune a cultivé à travers les siècles une proximité historique très singulière avec le chef lieu de la Mayenne. Olivet ou le "Petit saint Germain" des seigneurs de Laval fût longtemps un bastion important de la famille des Guy de Laval. Au delà d'être des terres de chasses, Olivet est choisi pour ériger l'Abbaye de Clairmont vers 1152 où seront enterrés  les seigneurs de Laval. Olivet fut aussi un bastion de la Chouannerie, on retrouve les récits de la vie de Jean Chouan dans l'ouvrage de Victor Hugo "Quatrevingt-treize".

LE PRIEURE SAINT-JEAN (MAIRIE)

Vers 1198, Guy VI de Laval fonde le dernier élément emblématique du village médiéval, le prieuré Saint-Jean. Si un prieuré est par définition un petit établissement monastique dépendant d'une abbaye, celui d'Olivet relève du monastère de la Réal dans le Poitou.

A travers cette fondation, le baron de Laval entend non seulement renforcer le prestige du village fondé par ses prédécesseurs mais surtout à s'assurer de la qualité de l'encadrement religieux. En effet, les moines du prieuré se voient notamment confier la gestion de la paroisse.

Tel un petit couvent, le prieuré s'organisait autour d'un cloître. La chapelle Saint Jean l'Evangéliste formant l'aile sud a été détruite en 1862. En revanche, les ailes nord et ouest sont conservées. Sans doute édifiées au 15ème siècle, elles présentent de nombreux remaniement datables des 16ème, 17ème et 18ème siècles. A l'intérieur, un espace aménagé entre deux faux plafonds de la tourelle a servi de cache à un prêtre réfractaire durant l'époque révolutionnaire.

Le Prieuré accueille aujourd'hui la mairie d'Olivet.

L'Abbaye de Clairmont

L’abbaye de Clairmont est une abbaye cistercienne fondée en 1152 sous l’impulsion de Guy V Seigneur de Laval qui, cherchant à installer des moines dans son fief du Maine, fait appel à ceux de l'ordre cistercien et leur offre un lieu boisé dans la vallée du Vicoin.

L'ordre des cisterciens, ordre réformé des bénédictins, créé par Robert de Molesmes et Saint Bernard de Clairvaux au début du XIIème siècle, connaît à cette époque un développement spectaculaire. Clairmont est la 63 ème « fille » de l'abbaye de Clairvaux et "essaimera" à son tour en fondant une nouvelle abbaye à  Fontaine Daniel en Mayenne, 50 ans plus tard.

Cet ordre impose une vie austère fondée sur la prière et les travaux des champs et recherche le dénuement et la simplicité.

Clairmont connaît à ses débuts une vie monastique intense et accueille au plus fort, c'est à dire au XIIIème siècle, entre 30 et 40 moines de chœur et jusqu’à 60 convers.

Eglise Saint Laurent

Destinée à remplacer la première église paroissiale d'époque médiévale située au cœur du bourg d'Olivet, l'actuelle église Saint-Laurent est implantée à mi-chemin entre le village et l'ancien prieuré Saint-Jean.

Bâtie en 1891 sur les plans de l'architecte Eugène Hawke suivant un style néo roman caractéristique de cette période, elle est réalisée en moellons et granit. On aperçoit un clocher porche très travaillé orné en partie haute d'une fausse galerie à colonnade. A l'intérieur, une voûte sobre sur croisées d'ogives conduit le regard vers le chœur éclairé par cinq étroits vitraux, bien séparé de la nef par un arc brisé après la croisée du transept.

L'Etang d'Olivet.

Au cœur du bocage mayennais, ce site a su conserver un caractère naturel et sauvage. Cet étang fût creusé pour construire le Moulin d'Olivet, à chaque vidange on peut voir l'ancienne voie romaine qui le traverse de part en part. Il a connu une évolution privilégiant le maintien d’une biodiversité tout en améliorant la pratique de l’activité pêche. Chaque participant s’initiera à la pêche au leurre avec notre moniteur guide de pêche et, en cette saison, la réponse des perches ne se fera pas attendre ! 

Olivet et La Chouannerie.

15 août 1792, Jean COTTEREAU dit Jean CHOUAN, un des faux-sauniers les plus célèbres de la région, appelle à la résistance les jeunes gens de Saint-Ouen-des-Toits, Olivet et Le Genest. Il réunit un millier d’hommes, pour la plupart à la fois paysans et compagnons tisserands (lanfeussiers, poupeliers, rouetiers, blanchisseurs, lavandiers), armés de branches et de fourches, qui chassent de l’église de Saint-Ouen les membres du Directoire du district de Laval venus procéder, par voie de tirage au sort, à une « levée » de soldats appelés à défendre la patrie déclarée en danger. Après cet exploit, les insurgés se réfugient dans le bois de Misedon (près de la commune d’Olivet), qui va devenir leur retraite et leur quartier général, et c’est alors le commencement de leur longue clandestinité, le début de la Chouannerie. Le 27 septembre 1792, ils livrent combat contre les gardes nationaux sur la chaussée de l’étang de la Chaîne (près de Saint-Ouen et Le Bourgneuf) et s’opposent au désarmement des rebelles de la paroisse de Saint-Ouen. Jean CHOUAN est alors condamné à mort mais il reste caché avec sa bande dans le bois de Misedon. La grande insurrection Le 24 février 1793, le gouvernement de la Convention décide une « levée » massive. Les paysans, en colère, veulent s’opposer au recrutement républicain et refusent de « tirer au sort » dans de nombreuses communes du département, demandant avec violence que la Nation soit défendue par les privilégiés, notamment par ceux qui ont acheté des biens ecclésiastiques. Brusquement, « l’incendie » embrase tout le bocage, et, dès le début de mars, une insurrection musclée se développe çà et là contre l’armée républicaine. La guerre fratricide et révolutionnaire s’étend ; les rassemblements hostiles aux « patriotes » grossissent un peu partout, par solidarité, parfois par simple curiosité, ou par habitude de l’illégalité, mais aussi par exaspération, car paysans et ouvriers du textile sont déçus de leur situation. Les chouans veulent défendre peut-être le roi, sûrement la foi, et éviter le départ aux armées d’hommes utiles à l’économie locale. Dans notre région, printemps et été 1793 sont marqués par une multitude de petits combats des 300 à 400 hommes de Jean CHOUAN, qui guerroient quotidiennement sur la lande d’Olivet contre les forgerons du Port-Brillet, véritable bastion républicain, et fréquemment dans les communes de Le Bourgneuf, Andouillé, Saint-Jean-sur-Mayenne, Saint-Germain-le-Fouilloux, etc., contre les soldats d’Andouillé, commune où l’on a accueilli la révolution avec enthousiasme, même dans le clergé, et fourni des hommes pour former une garde nationale. A Laval, en octobre 1793, avec 400 fidèles, Jean CHOUAN se joint à l’armée royale et catholique vendéenne du prince de Talmont, frère du duc de la Tremoille, dernier comte de Laval, pour participer au combat de la Croix-Bataille près d’Entrammes au cours de laquelle l’armée républicaine du général KLEBER est repoussée jusqu’à Château-Gontier. Le 27 juillet 1794, les Chouans sont surpris par la garde nationale des forges du Port-Brillet, et Jean CHOUAN, mortellement blessé au lieu dit « La Petite Babiniére » est transporté par ses hommes dans le bois de Misedon, où il décède le lendemain.